Stratégies API

Quatre niveaux d’API : La roue de la fortune.

Pour faire suite à notre précédent article sur la « network economy », je vous avais proposé une suite sous la forme d’une présentation de notre vision de la plateforme dans la nouvelle économie.

Chose promise, chose due, je vous propose donc un petit zoom non seulement sur la plateforme en elle-même, mais aussi sur la manière de mettre en place ce Graal, une explication sur le cheminement pour accéder à cette architecture ultime.

Bien entendu, comme vous vous en doutez, au départ, vous trouvez le petit outil magique, pas très technique, mais terriblement disruptif pour révolutionner le business : l’API.

Nous avons sondé de nombreux clients, à travers le monde, et nous avons observé l’évolution de leur maturité de compréhension de l’utilité et de la force des API, de leur pouvoir de transformation technique et business, et nous en avons proposé une modélisation à 4 niveaux, que nous souhaitons vous partager ci-dessous.

1. Efficacité opérationnelle

Le premier niveau de la compréhension du pouvoir transformant des API, correspond à un besoin très technique d’optimisation architectural. Nous l’appelons « efficiency ». C’est un stade où l’on utilise les API en tant qu’outil de modernisation des systèmes d’information, pour plusieurs bénéfices :

  • Urbanisation en fonctions métier de hauts niveaux et découpage en microservices.
  • Ouverture à des processus méthodologiques agiles.
  • Adaptation aux développements sur des terminaux actuels (smartphones, assistants vocaux, etc.), en remplacement des anciennes architectures WS SOAP.
  • Sécurité « by design ».
  • Besoin de vélocité.

Au final, au-delà de l’optimisation opérationnelle, il n’y a pas (ou peu) d’impact sur la transformation business.

2. Ouverture

 

Le deuxième niveau, le niveau « open », est un stade où l’on entrevoit que les API, au-delà de la modernisation du système d’information, peuvent aussi être un outil de modernisation de son organisation d’entreprise, permettant à toutes les équipes de s’impliquer dans des développements innovants.

Cette ouverture peut aussi permettre de profiter de services (API) externes pour enrichir son propre système disinformation et/ou proposer à un ensemble de partenaires externes ciblés d’utiliser, via les API, des fonctions de son métier pour ajouter des services à ses propres clients (Co-création).

Et bien entendu, c’est à ce stade que l’entreprise répondra à des besoins de standardisation et de conformité réglementaire (DSP2, par ex. pour les banques). Le business commence à se transformer avec une vision plus ouverte.

3. Produit

Le troisième niveau, le niveau « Product », est un stade où l’on imagine les API comme un vecteur d’élargissement de son système de distribution, un canal supplémentaire et extrêmement efficace puisque s’intégrant naturellement dans les vitrines digitales que sont les applications et les sites partenaires.

Le meilleur exemple de cette vision est, à mon sens, un Stripe ou un BestBuy. En effet, BestBuy qui vendait historiquement en magasin a été un pionnier dans la vente par son site internet. Mais pour aller plus loin, ils ont ouvert sous forme d’API la commande du matériel vendu, ce qui a permis, par exemple, d’intégrer un système d’achat de matériel hi-fi à une application mobile qui déterminait, selon la configuration acoustique de la pièce choisie, le meilleur assemblage de composants hi-fi.

L’application vous propose donc, après analyse de votre lieu d’écoute, une configuration avec un amplificateur, un streamer, des enceintes, mais vous permet surtout, sans sortir de cette même application, d’appuyer sur le bouton « commander » pour que BestBuy vous livre cette configuration directement chez vous, sans passer par le site web ni en boutique.

En plus de cette vision « nouveau canal de distribution », l’API devient à ce stade un produit qui est consommé par un écosystème. Un développeur a besoin d’un outil de paiement en ligne, il incorpore l’API de Stripe. Il a besoin d’une géolocalisation, il intègre l’API de GoogleMaps. Il a besoin de NLP, il intègre l’API Louis de Microsoft.

Votre cœur de métier s’expose ainsi via des API, consommé à travers des applications développées par des tiers, et c’est à ce stade que doivent s’instruire, plus précisément, des sujets comme la gouvernance et le système de monétisation des API.

 

4. Plateforme

 

Enfin, stade 4, stade ultime de la transformation business, c’est la plateformisation, comme nous l’avons vu dans notre précédent article. L’API technique s’efface alors derrière la vision de l’API comme agent de transformation du business, où l’on se repense non plus comme fournisseur ou consommateur de services, mais comme intermédiaire de cette interconnexion.

À l’image d’un Amazon ou d’un Uber, on se rémunère dans l’intermédiation de ces connexions, et l’on doit apporter des atouts indispensables au bon fonctionnement de la plateforme : la confiance, la facilité d’usage, la sécurité et les moyens de facturation.

Ces 4 stades ne sont pas là juste pour positionner à un instant T la maturité de la compréhension du pouvoir transformant des API, mais ils représentent surtout un balisage du chemin à parcourir pour atteindre votre vision.

Cette vision doit être accompagnée d’une vraie stratégie et de réelles compétences techniques, pour comprendre où se situent vos forces et vos faiblesses pour accompagner la transformation de votre métier dans un monde en pleine digitalisation.

Nous essaierons d’apporter quelques éléments de réponses sur les atouts de certaines verticales comme les banques, les assurances, les fournisseurs d’énergie, les télécoms ou les transports dans une série de petits articles qui suivront.

Découvrez 5 atouts majeurs des API en période d’incertitude.