Le concept d’État-plateforme a été inventé en 2011 par Tim O’Reilly, un entrepreneur et éditeur américain spécialisé dans le numérique. Il a été repris et développé en France par Nicolas Colin et Henri Verdier, deux entrepreneurs du numérique français, dans leur ouvrage “L’âge de la multitude” publié en 2012.
L’État-plateforme est une vision de la transformation numérique de l’État qui s’inspire des modèles des grandes plateformes numériques comme les GAFAM. Il s’agit de faire évoluer l’État d’un modèle de producteur de services publics à un modèle de facilitateur et d’animateur d’un écosystème d’innovation publique.
Pour cela, l’État-plateforme repose sur trois principes :
1. Le partage des ressources publiques, notamment les données, les infrastructures et les normes, afin de les rendre accessibles et réutilisables par tous les acteurs de la société civile (citoyens, associations, entreprises, chercheurs, etc.) et transparentes.
Cette transparence consiste à rendre accessibles les données et les documents publics, ainsi que les procédures et les décisions des gouvernements.
L’objectif est de favoriser la confiance, la responsabilité et le contrôle citoyen de l’action publique. Par exemple, en France, le portail data.gouv.fr permet de consulter et de réutiliser les données ouvertes produites par les administrations.
2. L’implication des usagers dans la conception, la réalisation et l’évaluation des services publics, afin de les rendre plus adaptés, plus efficaces et plus légitimes. L’objectif est de renforcer la légitimité, la diversité et la créativité des solutions proposées.
Par exemple, aux Etats-Unis, l’Open Government Initiative lancée par Barack Obama en 2009 a permis de recueillir les avis et les contributions des citoyens sur différents sujets.
3. La collaboration entre les administrations et les partenaires externes, afin de mutualiser les compétences, les idées et les solutions pour répondre aux besoins des usagers. Cette collaboration consiste à associer les acteurs de la société civile, tels que les associations, les entreprises ou les chercheurs, à la conception et à la réalisation des services publics.
L’objectif est d’améliorer l’efficacité, l’innovation et la qualité des services rendus. Par exemple, en Belgique, le projet Smart City Brussels vise à développer des solutions numériques pour répondre aux défis urbains en mobilisant les partenaires publics et privés.
Par ces trois principes de transparence, participation, et collaboration, l’État-plateforme vise ainsi à créer de la valeur publique en mobilisant l’intelligence collective et en favorisant l’innovation ouverte.
Il s’appuie sur des méthodes agiles, des outils numériques et des démarches participatives. Il se traduit par des initiatives concrètes comme les startups d’État, l’Open Data, l’Open Gov ou le RIE (Réseau interministériel de l’État).
Les API sont au cœur de la philosophie de l’État-plateforme, qui vise à ouvrir la démocratie à l’aide du numérique. Elles sont en effet des interfaces qui facilitent la circulation de l’information et la création de valeur publique.
Pour en comprendre plus sur la valeur des API dans les écosystèmes modernes, découvrez cette interview exclusive de Jean-Noël Veyrat (Head of API Management chez Informatique CDC) et Emmanuel Méthivier (Catalyst chez Axway), menée par Thomas Pagbe dans LaMatinale de IT FOR BUSINESS Magazine.
Pour en savoir plus sur le concept d’État-plateforme, vous pouvez consulter les sources suivantes :
- Vers l’État-plateforme ? – Jacques Chevallier
- Des startups d’État à l’État plateforme – Fondapol
- Un État plateforme, mais pour quoi faire, avec qui ? – Henri Verdier
- Henri Verdier (DINSIC) : « nous construisons l’Etat Plate-forme au service des citoyens »
- Henri Verdier : « projeter l’Etat dans la modernité numérique »
Découvrez pourquoi Axway accompagne 43% des nations de l’OCDE dans leur transformation numérique.